Dollarisation en EquateurL'économiste péruvien Carlos Parodi a indiqué qu'il existe différents modes et degrés de dollarisation ; la dollarisation de l'Équateur est la plus totale. Le pays a, en janvier 2000, abandonné sa monnaie nationale le Sucre, adopté le dollar-US et renoncé au droit d'émission. C'est maintenant la Réserve fédérale des États-Unis qui détient le droit de seigneuriage à la place de la banque centrale d'Équateur. (y compris les gains obtenus sur l'émission du papier-monnaie). En pratique la Banque centrale d'Équateur n'a aucune autonomie de décision et ne peut accorder de crédit à une banque locale sans demander l'autorisation à la Réserve fédérale des États-Unis. D'ailleurs les Équatoriens estiment qu'ils n'ont plus de ministre des finances mais un "ministre de la comptabilité". Un
phénomène dramatique qui s'est produit durant le Forum social
des Amériques a donné la mesure de cette impuissance du
"ministre de la comptabilité". Les retraités de
la fonction publique ne pouvant obtenir l'augmentation de leur pension
fixée à 80 dollars mensuels ont entamé une grève
de la faim. Installées sous des tentes devant le siège de
la sécurité sociale au cour de Quito, les personnes âgées
ont commencé à mourir, dans l'indifférence. Finalement,
au bout de 45 jours et de la survenue du 15e décès, le scandale
a éclaté dans la presse. Le "ministre des finances
a annoncé qu'il n'y avait pas d'argent dans les caisses de l'État.
Finalement le chef de l'État Lucio Gutierrez a suggéré
la levée d'une taxe sur la bière. Le même jour, on
pouvait lire dans un éditorial que l'État équatorien
venait de verser au FMI 600 millions de dollars au titre des intérêts
de la dette externe, or, pour répondre à la modeste demande
des retraités il faudrait seulement 60 millions. Attac.org
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