Comportement des automobilistes (France)

 

La part du transport routier, des particuliers comme des marchandises, dans les émissions de polluants urbains reste prépondérante, malgré une baisse de certaines émissions, obtenue récemment après d’importants efforts technologiques et législatifs. Il représente aujourd’hui la première source d’émissions de gaz carbonique (CO2, près de 40% en 2000), de monoxyde de carbone (CO), d’oxydes d’azote (NOX) et de poussières. Si, globalement, la pollution urbaine a diminué, les rejets de CO2, majoritairement responsables de l’effet de serre, augmentent, et principalement ceux d’origine automobile (+16% entre 1990 et 2000).

Les progrès techniques ont permis de diminuer les émissions unitaires des véhicules : les véhicules neufs diesel émettront par exemple 5,5 fois moins de CO et 4 fois moins de NOX en 2005 qu’en 1993. Mais le parc automobile ne se renouvelle que lentement : l’âge moyen des véhicules particuliers est passé de 6 ans en 1985 à plus de 7 ans en 1999. Et la croissance de la circulation, comme l’évolution des comportements d’achat et d’usage de l’automobile, sont de plus en plus gourmands en énergie. Le taux de motorisation des ménages est passé de 250 à plus de 400 véhicules pour 1 000 habitants en 25 ans. La climatisation (installée sur 16% des véhicules neufs vendus en 1995, 60% en 2000… 90% en 2010) génère des surémissions pouvant aller jusqu’à 20%. Les émissions unitaires de NOX et de particules des véhicules diesel (plus de 40% du parc des ménages, soit 15 fois plus qu’il y a vingt ans) sont supérieures à celles des voitures essence.

Le trafic des véhicules particuliers a augmenté de 30% entre 1987 et 1999, témoin de la distance de plus en plus grande des domiciles avec les lieux de travail, l’achats et de loisirs, mais aussi du recours quasi systématique à l’automobile. Une fois sur deux, au niveau de l’Union Européenne, on utilise sa voiture pour effectuer moins de 3 km, une fois sur quatre pour moins de 1 000 mètres, une fois sur huit pour moins de 500 mètres !

La part des transports routiers dans le trafic des marchandises est passée de 65% à 76% entre 1987 et 1999, au détriment des autres modes de transports (voies d’eau, rail, combinés), dont l’efficacité énergétique est bien supérieure au transport routier, même dans sa configuration la plus efficace.


Ainsi dans le numéro 69 des Données de l’environnement qui vient d’être publié, l’Institut Français de l’Environnement (Ifen) insiste sur la part prépondérante du transport automobile et routier dans les émissions de polluants urbains, concluant que seul un changement des comportements des automobilistes et des entreprises, qui utilisent trop la route pour les transports de marchandises, pourra accélérer la baisse des pollutions urbaines et inverser la tendance à la hausse de l’effet de serre, malgré l’évolution des technologies.

 

sept 01 www.univers-nature.com

 


 

Le diesel « donne » le cancer :
Greenpeace accuse l'industrie automobile de cynisme

 

Genève - Ponctuels pour l'ouverture du « Salon international de l'auto » de Genève, une vingtaine de militants de Greenpeace ont apposé des avertissements sur les voitures à moteur diesel qui y sont exposées. « Achtung: Dieselkrebs » (Attention : cancer diesel) et « Diesel sont causes cancer » (Les suies du diesel sont cancérigènes) peut-on lire sur les banderoles que les écologistes ont fixées derrière les parebrises de plusieurs véhicules dont le moteur fonctionne avec du carburant diesel. Cette action de Greenpeace dénonce l'effet cancérigène des particules fines émises lors de la combustion du diesel et reproche aux constructeurs d'automobiles de ne rien faire contre cela. « Les gaz émis lors de la combustion du diesel sont cancérigènes », rappelle Philippe de Rougemont, porte-parole de la campagne transports de Greenpeace. « Cela fait longtemps que cette triste réalité ne fait plus aucun doute ; c'est mentir que de le nier. »

 Le Heidelberger Umwelt- und Prognoseinstitut (UPI) a calculé que chaque année en Allemagne, 8'000 personnes meurent de cancer du poumon provoqué par des particules fines émises lors de la combustion de carburant diesel. Chaque année, les échappements de moteurs diesel tuent donc autant que les accidents de la route. L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) parle même de 80'000 décès par année. Une étude plus récente de l'agence étasunienne de protection de l'environnement (Environment Protection Agency, EPA) a montré qu'entre tous les polluants atmosphériques, les gaz d'échappement de diesel sont les plus cancérigènes.

 « Ces chiffres sont d'autant plus effrayant que cela fait 10 ans qu'il est techniquement possible d'éliminer presque totalement du diesel cette menace mortelle », explique Ph. Rougemont. « Au lieu de l'appliquer, Mercedes (Daimler-Chrysler) et Volkswagen VW minimisent le risque et continuent d'exiger des preuves de la cancérogénité du diesel. Cela ressemble à une gigantesque expérience en temps réel sur l'espèce humaine. »

 Entre temps, les constructeurs d'automobiles ne peuvent plus prétendre que la technique d'épuration des gaz d'échappement de diesel n'est pas encore au point ; Peugeot et Citroën proposent de tels véhicules en série. C'est parce que les constructeurs allemands et italiens, entre autres, n'ont toujours pas réagi, que Greenpeace a déposé en 2001 une plainte pénale contre les entreprises concernées ; et a porté plainte contre l'Office fédéral allemand des transports motorisés (Kraftfahrtbundesamt) pour qu'il n'y ait immédiatement plus que des voitures diesel filtrées sur les routes.

 

 

Source Greenpeace