Au programme :

PAKISTAN
Lahore (20 aout 2004)
Train pour Quetta
Quetta
Conclusion Pakistan
Pour ceux qui partent (Pakistan)

IRAN
Train Quetta-Zahedan (2 aout 2004)
Esfahan (4 sept2004)
Comportement des Iraniens avec les cyclotouristes
Conclusion Iran
Pour ceux qui partent (Iran)

TURQUIE
Frontière difficile (8 sept 2004)
Hopital, Ankara, FIN
Résumé des dons pour les écoles de Carl Georg
Texte intéressant


PAKISTAN

(Trajet Inde-Pakistan .jpg 141Ko)

Pour l'histoire du Pakistan, très liée à l'histoire de l'Inde, voir le site : http://www.ifrance.com/pakistan/

Lahore (20 aout 2004)
Après le passage de la frontière, il me reste 20Km à faire jusque Lahore. Et ça va être presque pire qu'en Inde. Les gens ont l'air plus riches, les vélos se transforment en motos. Puis c'est d'un coup devenu très nerveux, voir violent. Peut-être que la religion/culture islamique y est pour quelque chose (j'en reparle dans la partie Iran).
Alors que, avec le sourire, j'arrose un peu et gentiment un jeune motard qui me tourne autour depuis 5mn, celui-ci le prend très mal et pour se venger me fonce dessus en me donnant un gros coup dans le coup. Puis il se sauve lâchement.
Plus tard, en entrant dans la ville, je recevrai un gros coup de chaussure dans le casque par deux jeunes qui "s'amusent" en moto. A priori, les jeunes pakistanais aiment "s'amuser" avec vous mais il ne faut surtout pas s'amuser avec eux !
En fait, je vis ce que j'avais pu lire sur le comportement des jeunes iraniens vis à vis des cyclistes étrangers. En effet, en Iran, quand on roule à vélo, il est courant de recevoir des pierres ou de se faire piquer sa casquette par des jeunes en motos. C'est juste un amusement pour eux... (j'en reparle dans la partie "Iran"). Et à priori, au Pakistan c'est pareil.
Même dans une aussi grande ville, ce sera dur de trouver quelqu'un qui parle un peu anglais. En Iran, ce sera encore plus dur et en Turquie presque impossible...
Question trafic, c'est un peu comme en Inde, le chacun pour soi ! La pollution est aussi forte qu'à Delhi.
Par contre, les gens touchent moins au vélo qu'en Inde.
Je ne trouve pas d'hôpital correct, donc je prends le train pour Quetta.

Train pour Quetta
A ma grande surprise, dans les gares, derrière les comptoirs, on trouve des fonctionnaires parlant anglais. Et tout est beaucoup plus simple par rapport à l'Inde. Les billets sont scrupuleusement vérifiés durant le trajet.
Départ 10h30 précis. Au début, le paysage est comme en Inde : vert, plat, monotone, sale et pollué. Puis ça devient très sec, tout jaune et désertique. Il y a parfois de grandes tentes de nomades avec des dromadaires, chèvres ou moutons, perdues au milieu de nul part. Le taux d'humidité est rapidement passé de 80% à 5%.
Dans le train, les rares femmes sont toutes voilées, parfois "grillagées" comme en Afghanistan. Le soir, les voitures se rempliront et il faudra se défendre pour garder sa place. Heureusement, j'ai pris soin de réserver une couchette. Je n'ai qu'à montrer mon billet à ceux qui cherchent à me virer.

Quetta
Après 27h de voyage, l'on arrive enfin à Quetta. Dernière grande ville pakistanaise avant la frontière iranienne, avec au Nord la frontière afghane. Donc, région assez dangereuse. On dit d'ailleurs que Ben Laden se cache dans la région.
Je vais tout de suite à l'hopital le plus proche pour faire analyser mes selles afin d'y détecter d'éventuel, et très propable, parasite style "amibes". Mais ça ne donnera rien, ils ne sont pas assez équipé.
La population est généralement sympathique, on vous invite facilement à manger pour discuter (ce qui tient plus des habitudes culturelles qu'un véritable geste de grand accueil). Mais en même temps, quand vous traversez la rue, des jeunes s'amusent à vous foncer dessus en vous frolant. Ou vous rentrez dans une boutique, un gars vous tend la main, vous la lui donnez, puis il se met à la serrer très fortement au point de vous l'écraser sans vouloir vous lacher, avec un grand sourire l'air de dire "je suis le plus fort".
Certains marchant doublent les prix pour les étrangers...
Les docteurs de mon assurance rapatriement sont confiants sur mon état de santé et mes problèmes de diarrhée. Ils pensent que je manque de repos. Je reste donc 2 semaines à Quetta pour me reposer...
Après deux semaines de repos, je pars vers l'Iran en train, toujours aussi malade.

Conclusion Pakistan
Gens plus nerveux et moins cool qu'en Inde. Assez irrespectueux vis-à-vis des touristes. Ils aiment rigoler des autres mais n'aiment pas que l'on rigole d'eux. La vengeance est toujours la première de leur réaction quand ils se sentent offensés.
A côté de mon hotel, il y avait des jeunes Afghans. Je leur demande ce qu'ils pensent des USA. Ils me disent que c'est un pays puissant, qu'il rêve d'y aller, que c'est des gens biens (sans en avoir probablement jamais rencontré) qui mettent de l'ordre dans le monde, etc. Aucun problème s'ils ont envahi leur pays et l'Irak ! Ahurissant ! Avec les Pakistanais (jeunes ou moins jeunes), ce sera en général le même genre de réponse... Même ici, les Etats-Unis est le pays modèle, la référence où tout le monde rêve d'aller. Et quand je discute avec un émigré de 19 ans qui fait ses études aux US et qui est rentré au Pakistan pour les vacances, il n'hésite pas à me dire qu'ici, au Pakistan, c'est la "merde", les gens sont mauvais, et qu'il veut vite repartir aux US.
J'ai eu l'occasion de voir des femmes "grillagées" à Quetta. Alors que le mari rentrait dans une boutique, il ordonnait à sa "femme" (?), comme on parle à un chien, de rester dehors, la femme est restée dehors debout en plein soleil attendant sagement son maitre sans broncher.

Pour ceux qui partent (Pakistan)
Entre Lahore et Quetta, c'est plutot plat et désertique. Il faut aller au nord pour trouver des beaux paysages.
La frontière entre l'Iran-Pakistan-Afghanistan est parait-il dangereuse. La circulation est à peu près aussi fole qu'en Inde, évitez à tout prix les grandes villes.

 



IRAN

 

Train Quetta-Zahedan (2 aout 2004)
Avant de monter dans le train, je vérifie que mon vélo y est. Puis une jeune fille m'appelle, justement de la voiture où j'ai ma place réservée. C'est Dalia, 26 ans, master d'anglais, on peut communiquer, son anglais est parfait. A priori, elle aussi rêve de quitter le Pakistan pour l'Europe ou les USA. Elle est contente de trouver un "single" sans "girlfriend". Malheureusement, je ne suis pas islamiste, et très loin de l'être. Elle venait juste dire au revoir à sa mère qui prend le train pour se rendre, comme la plupart de ses occupants, en pèlerinage à Mashhad (Nord-Est de l'Iran, ville où l'Imam Reza, qui fut le 8ème Imam et direct descendant du prophète Mahommet, mort en 817 par empoisonnement), Dalia nous quittera dès le départ du train.
Dans cette voiture, à part moi et un "businessman", il n'y aura que des femmes. Des vieilles bigotes qui vont d'ailleurs essayer de me virer et se plaindront de ma simple présence. Je comprends mieux la situation quand, alors que je répare un walkman pour des jeunes garçons de la voiture voisine, ceux-ci osent rentrer dans notre voiture afin de regarder l'opération du walkman. Les vieilles femmes se mettent alors à crier pour ne pas qu'on les voit et tentent de se cacher derrière de grands draps. Je sourie tout en continuant mon travail sur ce walkman, les garcons sont obligés de sortir...
Après une invitation, non intéressée (nous ne sommes plus en Inde), dans la cabine des 3 grands responsables du train avec qui je mange, je retourne dans ma voiture. Alors qu'elles n'avaient et que je n'avais à priori pas le droit de leur parler, les 2 jeunes filles (Sadia 20ans et Alia 21ans) qui étaient assises derrière moi se mettent à me parler sous le regard approbateur de leur mère... Je ne vous cacherai pas qu'elles aussi rêvent (mère compris?) de partir en Europe ou aux USA... Donc on discute des relations hommes-femmes, que je trouve mauvaises, imposées par l'islam. Elles me disent qu'il n'y a pas de problème entre hommes et femmes au Pakistan et qu'elles sont totalement libres de porter ou non le voile. Que la religion islamique est la meilleure, etc. J'aurai le même genre de discution plus tard à Esfahan (Iran) avec 3 jeunes filles beaucoup trop fermées dans leur monde islamiste. Ce n'est pas par hasard si ces pays cherchent à limiter toute intrusion extérieure. Le jour où le peuple ne sera plus enfermé / manipulé, il aura enfin les yeux ouverts et cet extrémisme religieux ne tiendra plus...
Ce voyage en train se terminera à Zahedan, première grande ville à l'est de l'Iran. Je dis au revoir à toutes les connaissances, et me voici à 22h30, dans une ville encore trop vivante, au milieu de fous à motos qui crient en voyant mon vélo et à la recherche d'un hotel pas cher. Je finirai par trouver vers minuit !
Lendemain matin, je prends le bus pour Esfahan. Avec une semaine de visa, faut pas que je traine. Quelle vie !

Esfahan (4 sept2004)
Tandis qu'au Pakistan, l'on ne voyait pratiquement plus de femme, en Iran on en voit beaucoup plus. Mais elles sont toutes volées de noir et portent aussi souvent un chador (comme une grande robe) noir. Au Pakistan, il y avait un peu de couleur dans le voile ou le chador, c'était donc moins triste au premier coup d'oeil. Aussi, en Iran les femmes se maquillent beaucoup moins, voir même pas du tout ou juste d'un peu de noir...
Esfahan est pour moi comme une vieille ville européenne (des années 1960?), sans grand intérêt. Beaucoup de vieilles voitures, 2 CV, renault, peugeot, etc., qui dégagent leur pollution.
Je vais bizarrement y croiser beaucoup de cyclistes qui partent vers l'Asie (mais qu'est-ce qu'ils vont faire là-bas ? L'Amérique du Sud les amis !), dont Peter (27ans) et Joni (assistante sociale, 24ans), un couple belge qui vont avoir une très mauvaise expérience du vélo en Iran :

Comportement des Iraniens avec les cyclotouristes
L'Iran est fortement apprécié pour l'hospitalité de ses habitants. Mais en contre-partie les cyclistes étrangers font souvent l'objet d'un profond manque de respect.
Par exemple, voici l'histoire de Peter et Joni :
Alors qu'ils entraient dans Téhéran, deux jeunes sur une moto se sont mis à harceler Joni. Lui tournant autour, ils ont fini par lui toucher les fesses. Peter s'est probablement faché, en sachant que sur un vélo, face à une moto, l'on ne peut pas faire grand chose. Puis les 2 jeunes Iraniens ont foncé sur lui en démolissant sa roue arrière. A peine l'acte fini, nos 2 malfrats s'enfuyaient en rigolant.
Vous pouvez lire aussi les récits de "Fred.Ferchaux.free.fr" qui se faisait, entre autres, voler sa casquette, extraits :

" Il faudra savoir ce que pensent ces dites autorités religieuses de cela : sillonnant la ville à vélo, parmi un dédale de voies semi-rapides avec sans cesse des véhicules réalisant des manoeuvres effarantes (reculer sur une ou deux centaines de mètres, faire un demi-tour en pleine chaussé à 4 voies, etc...), je vois deux jeunes à moto venir à contre-sens, et se diriger droit sur moi. Visiblement, ils m'en veulent, et je tends le bras pour parer le coup, mais c'est en fait à ma casquette qu'ils en veulent. Mon bras les a gêné, la casquette ne fait que voltiger. Je la récupère, un peu mécontent, surtout qu'on peut dire qu'ils ont agi sans douceur, contrairement à leurs deux compères un peu après Shiraz, au début de mon voyage en Iran. Je repars, puis soudain, au bout d'une minute, je sens un violent coup à la tête, je manque tomber dans les vap', mais arrive à maîtriser mon vélo qui allait droit dans le décor : ce sont mes deux connards qui, cette fois, ont réussi à me prendre ma casquette, et aucune intention de la rendre.

En fait, qu'ils me volent la casquette, passons. Mais c'est cette totale irresponsabilité de leur acte : à la vitesse de leur moto, ils auraient pu m'assommer, ou me faire chuter contre un autre véhicule. En fait, si tel avait été le cas, je présume que ça les aurait fait marrer encore plus. Dans mes nombreux voyages dans une soixantaine de pays à ce jour, je n'ai jamais rencontré un tel acte d'incivilité, de plus par deux fois. Cette récidive serait sur le point de me faire regretter tout le bien que j'ai dit jusqu'à présent de ce pays. En fait, j'y verrai encore là le trop grand poids exercé par la religion : une religion véritable carcan social, de plus en plus mal supporté par une population urbaine globalement de mieux en mieux éduquée. Alors, des frustrations peuvent s'exercer contre plus faible que soi (à apprendre à se soumettre, on apprend aussi à chercher à soumettre l'autre), encore plus si c'est un Etranger, source également de ces frustrations.

Alors, comme ce chauffeur de bus qui crânait à compter les billets tout en conduisant, ces jeunes se lancent dans des sortes d'enjeu - sauf que la ou les victimes potentielles ne sont pas leurs copains, mais des étrangers, dans tous les sens du terme, auquel visiblement ils éprouvent un mépris suffisant. Dans quelques années, une fois le plaisir passé de voir pour la première fois des Etrangers, je me demande comment seront les relations avec les touristes ? Et je me dis que la naturelle hospitalité musulmane (qui n’a en fait rien à voir avec l’islam : une population est hospitalière, sans que la foi n’ait quelque chose à y voire) risquera de laisser la place à des relations sauvages.

Et les ayatollahs, retardant la mise en phase du pays, surtout des villes, avec la modernité, porteront une grande partie de la responsabilité de cet état de fait, qui ne fera pas que rejaillir sur les Etrangers. Mais ces vieilles barbes, engluées dans leur rêve d'un monde fini et mort, sont-ils seulement capable de comprendre le monde réel ? Ses attentes, les aspirations d'une population, qui finira par préférer l'occidentalisation pure et dure, modèle Bush, à une version moderniste de l'islam ? l'exemple turc proche pourrait pourtant être un excellent exemple de mutation en douceur d'une société inféodée à la religion."

Personnellement j'ai eu la chance de ne pas avoir le temps de faire trop de vélo en Iran (j'avais un visa de transit d'une semaine), mais l'on m'a fait des queues de poisson (voiture de jeunes), j'ai évité des cailloux que des gamins s'apprêtaient à me lancer, puis je ne suis pas tombé quand des gamins ont osé s'accrocher à l'arrière du vélo pour me faire...tomber.

Mais le simple touriste sans vélo n'est pas à l'abri d'ennui. Alors que j'attends un bus, toujours autant fatigué par ma maladie, couché sur les sièges d'une salle d'attente quasi vide, un gamin de 12 ans vient s'amuser à me jeter des graines de tournesole dans la figure. Je lui montre que ça ne me fait pas rire du tout, mais il continue de plus en plus fort. Au bout d'une demi-heure je l'attrape et lui tord le bras pour qu'il cesse. Il ne me regardera plus, fâché et touché dans sa fierté... Ca promet pour l'avenir... encore un personnage qui à la moindre attaque ne pensera qu'à se venger.
On aime rigoler et s'amuser avec le touriste ici. C'est comme un extra-terrestre, une marionnette marrante.
Mais l'inverse n'est absolument pas permis...

Pourquoi ce manque de respect vis à vis du touriste ?
Peut-être un besoin de s'exprimer, de se libérer dans une société aux nombreux interdits/tabous.
Le fait aussi que les pays "modernes" sont montrés du doigt et présentés par l'institution islamique comme des pays dépravés. Ce qui entraine une dépréciation et probablement ce manque de respect.
Puis peut-être encore à cause d'une éducation qui repose trop sur l'enseignement religieux. Ce ne sont plus les parents qui éduquent leurs enfants mais l'Imam du quartier et ce que dit le Coran. Et il ne dit pas forcément qu'il ne faut pas jeter des cailloux aux étrangers ou sur les trains...

Conclusion Iran
Je trouvais les Pakistanais pas très cool par rapport aux Indiens, mais les Iraniens sont peut-être encore beaucoup moins cool...
En arrivant en Iran, avec les beaux bus Volvo, les quelques belles voitures modernes, les superbes routes, et les rues des villes comme en Europe, on s'imagine être dans un pays bien organisé à la population intelligente, mais non ! Il y a bien des comportements qui me font penser à l'Afrique ou l'Inde ! Dans la rue, on se bouscule aussi sans s'excuser. Alors que vous attendez votre tour dans une boutique, on vous double. Puis sur les routes, c'est chacun pour soi, personne n'a l'air capable de se ranger sur sa droite, ce qui bloque sans arrêt le trafic arrivant derrière. La nuit, tout le monde est en plein phare s'éblouissant les uns les autres, etc.

Pour ceux qui partent (Iran)
Pour le visa Iranien qui est un gros problème : http://www.iranianvisa.com
Depuis Delhi et la Turquie, l'on vous donne un visa de transit d'une semaine non prolongeable... Une semaine, même tout en bus, c'est très court et l'on ne voit pratiquement rien !
La route de Zahedan jusque Yazd est assez étroite et probablement dangereuse à vélo. De Yazd à Esfahan, c'est plus large mais peut-être sans intérêt.
Je vous laisse lire le paragraphe "Comportement iranien avec les cyclotouristes" ci-dessus.
Personnellement, je ne reviendrai pas en Iran pour y faire du vélo. Même s'il y a peut-être quelques endroits jolis, c'est surtout un pays de déserts. Ca va quelques jours, mais l'on s'en lasse vite. Au niveau de la frontière pakistanaise, le vent venait du nord. Côté frontière turc, il venait d'ouest.
A lire aussi, les récits de Fred.Ferchaux.free.fr.

 



TURQUIE

 

Frontière difficile (8 sept 2004)
Passage frontalier très long avec un fonctionnaire Turc énervé qui quitte son poste avant l'heure. Tout le monde devra attendre 40mn à cause d'un petit con ! Ca commence bien !
Depuis l'Inde, j'ai pris l'habitude de remuer les fainéants qui ne veulent pas assumer leur fonction. Donc je vais jusque dans les bureaux pour avoir mon tampon d'entrée. Comme je suis étranger francais, ils bougeront et me le donneront rapidement.
Quand même 2h d'attente au total pour mettre un tampon de sortie et un tampon d'entrée sur un passeport ! En Amérique Latine, ça n'a jamais pris plus de 30mn, le plus souvent à peine 5mn !
Enfin...! Je suis en Turquie ! Il fait noir, mais je réussis très facilement à trouver une place tranquille au milieu d'un champ pour planter ma tente [photo]. Aah, ce que c'est bon d'être loin de tout bruit et toute pollution !
Le fait d'avoir un peu roulé au niveau de la frontière (70Km) a suffi à détériorer encore davantage ma santé. La diarrhée extrêmement liquide a redoublé et je suis épuisé.
Donc, dès que je peux, je prends le bus pour Ankara, grande ville où j'espère me faire soigner et trouver en même temps les visas des pays suivants.

Hopital, Ankara, FIN
Dès mon arrivée à Ankara, je vais dans un très grand hôpital. On m'y met sous perfusion et m'y fait des analyses de sang et des selles. Le gros problème en Turquie est que pratiquement personne ne parle anglais. De plus, ils n'ont pas l'air d'avoir la même logique que moi. A vrai dire, depuis l'Inde, j'ai l'impression que les gens n'ont plus de logique. Puis ici encore, même quand ils ne comprennent rien, ils disent oui, ok. Ca complique beaucoup les choses !
Dans ce très grand hopital, tout le monde me parle turc. Et quand je leur explique que je suis Français et que je ne comprends pas le turc, ils réfléchissent puis continuent de me parler en turc. Ahurissant !
Après 3 jours passés à "me balader" dans l'hôpital, je finis par trouver des docteurs qui s'occupent réellement de mon cas. Ils m'expliquent qu'ils ne savent pas ce que j'ai. Ils ont trouvé dans mes selles un parasite style amibe ("giardiose") mais il n'était pas actif et d'après eux, ce n'est pas lui qui cause les diarrhées. Comme j'ai déjà pris, sans succès, en Inde les médicaments qu'ils pensaient me donner (médicaments pour tuer les parasites), ils m'en proposent d'autres pendant 10 jours et si ça ne fonctionne pas, je peux essayer "une autre marque"... Ca ne me semblait pas très fiable comme méthode... Les médecins francais de mon assistance médicale acceptent le rapatriement. Donc je rentre en France ce dimanche 19 septembre 2004.
Au début, au Pakistan, j'étais plutôt opposé à rentrer en avion pour passer l'hivers sous la pluie près de Lille, mais voyant le déroulement de la maladie, je me dis que j'aurai beaucoup plus de chance de guérir dans mon petit village natal, que dans toutes ces villes polluées. Puis les pays qu'ils me restaient à visiter sur ma route sont tout près de la France, je pourrai facilement y passer plus tard. Et j'avoue qu'ils ne m'intéressent pas trop.
Ce retour en avion signe donc la fin de ce tour du monde de 26 mois !
Ne reste que le regret d'un retour glorieux raté, auquel j'avais temps rêvé, sous les spots des télévisions, journaux, radios du monde entier... (je rigole bien-sûr, de toutes manières je ne rempli même pas tous les critères de la CTMB...)

Une fois guéri (espoir tu me tiens), je vais m'occuper du livre de ce tdmbent. Ce sera des récits plus marrants avec plus de jeux de mots et des discutions avec le vélo à qui j'ai appris à parler. Si vous êtes inscrit sur la newsletter, vous serez prévenu de sa parution.
Puis après, je ferai des présentations de photos et explications sur le voyage.
Il y en a pour des mois et des mois de travail...

Ensuite, je le promets, je trouverai un boulot, me marrierai, et aurai des enfants comme tout le monde !

Pour ceux qui préparent un tour du monde ou un grand voyage à vélo, j'ai désormais plus de temps à vous consacrer... N'hésitez pas !

Matth de Ankara, 18 sept 2004.

43 985 km.

Résumé des dons pour les écoles de Carl Georg : (voir le menu "mission" pour plus d'infos)
A partir du moment ou j'ai menacé de stopper les mises à jour de ce site, les dons ont commencé à venir :
150 (mes parents)+50+20+30+25+15+30+100+30 = 450 euros.
Donc je vais sous peu faire un transfert de 500euros vers le compte Chinois de Carl Georg.
Je remercie de nouveau grandement tous ceux qui ont agi. Ayant vécu dans ses écoles et connaissant ce grand bonhomme de Carl Georg, je peux vous assurer que votre argent sera utilisée 100% à bon escient. Il ne s'agit pas d'une grosse association qui "balance" l'argent par les fenêtres, bien au contraire.
Les nouveaux dons sont toujours acceptés avec plaisir... (voir le menu "mission" pour plus d'infos)

 

La giardiose (octobre2004)
Après analyses de sang et de selles (3 pôts), les médecins francais ont trouvé comme en Turquie, une giardiose ("giardiose", document .pdf). J'ai donc reçu un traitement (Zentel) de 5 jours (1 au 6 octobre). A la fin du traitement, je me sentais mieux. Ca a duré 1 semaine, puis les diarrhées et la fatigue sont revenus. Donc on a recherché de nouveaux dans mes selles des kystes de "giardiose" (5 nouvelles analyses). Mais plus rien !
Est-ce à cause du laboratoire privé auquel j'ai maintenant à faire, et dont les analyses ne sont pas très bonnes ?
Est-ce à cause du premier traitement au Zentel qui a tellement affaiblit le parasite que ce dernier n'éjecte plus de kystes dans les selles ?
Les symptomes que j'ai correspondent exactement aux symptomes de la giardiose...

13 février, Le docgastro Crinquette (qui fait des dépassement d'honnoraire à 50 euros !) me fait une fibroscopie et coloscopie (examen visuelle à l'intérieur du colon) avec biopsies (prélévements). Un mois après, les résultats sont négatifs, il ne trouve rien d'anormal ou jusque quelques rares nodules .

J'ai toujours des nausées, des crampes à l'estomac et des diarrhées dès que je fais un exercice physique très fatigant (vélo).

 

 

FIN