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Au
programme :
NEPAL
(Trajet Népal
.jpg 90Ko)
25
millions d'habitants pour 147 181 Km2.
Histoire
L'histoire du Népal commence
vers le 7-8ème siècles av. J.C. avec les Kirati, une population
mongoloide venue de l'est de l'Asie. Puis se succèdent les dynasties
Licchavi, Thakuri, Mala, Shah, et Rana.
Depuis 1990, la démocratie Népalaise se distingue par son
inconstance. Beaucoup d'opportunisme et de corruption dans la classe dirigeante.
Il y a quelques semaines, il y a encore eu des manifestations.
L'ambassade de France déconseille d'ailleurs fortement de se rendre
au Népal. Sachant que le tourisme est la principale ressource du
pays et que les maoistes (rebelles communistes qui veulent mettre fin
à la monarchie constitutionnelle) ne touchent jamais aux touristes
étrangers (question de principe, ils savent que le tourisme fournit
des emplois directs à la classe laborieuse), je trouve assez regrettables
ces mises en garde. Nos ambassadeurs se protègent tranquillement
sans penser aux Népalais qui vivent du tourisme.
Mais malgré cela, et malgré le désagréable
climat de mousson, il y aura beaucoup de touristes à Katmandou...
Officiellement, 60% des
Népalais sont analphabètes (probablement plus). La surpopulation
devient un gros problème pour le pays. La croissance de la population
dépassant celle de la production, le Népal doit importer
du riz et d'autres produits alimentaires (105 millions $US en 2000). Et
aussi longtemps que les Népalais se marieront très jeunes,
auront des craintes pour la survie de leurs enfants et désireront
avoir des fils pour veiller sur eux dans leur vieillesse et pratiquer
les rites funéraires, la population du Népal continuera
de s'accroitre vigoureusement.
Le Népal est officiellement
un pays hindouiste, mais dans la pratique, on assiste à un étrange
mélange entre hindouisme et bouddhisme.
(sources guide LonelyPlanet
Népal)
L'arrivée
au Népal (13juill04)
En quittant les plateaux Tibétains,
on descend une petite piste de cross et de boue souvent bloquée
par des glissements de terrain causés en période de mousson.
Et ça ne manque pas, elle sera bloquée à mon arrivée
à la frontière. Mais le lendemain ça passe. Mes premières
impressions du Népal : suis-je déjà arrivé
en Inde ?
Les camions sont les mêmes qu'en Inde et malgré le relativement
faible trafic, ça klaxonne beaucoup. Mais ce sont des klaxons moins
puissants que les klaxons Chinois (qui sont eux probablement les plus
puissants au monde).
Katmandou
(17juill04)
L'arrivée à Katmandou
à vélo sera des plus terribles. C'est malheureusement un
passage obligé pour trouver les visas des pays suivants, puis il
n'y a, de toutes manières, pas d'autre route pour traverser le
pays. Je suis rapidement obligé de sortir le masque et les lunettes
de protection (quasi étanche, style lunettes de plongée)
tellement les yeux, le nez et la gorge me piquent. La circulation, c'est
déjà un début de circulation indienne. Les gens traversent
sans regarder, se "gare" au milieu de la route. On roule à
droite ou à gauche suivant les possibilités. Il n'y a plus
de priorité à aucun carrefour. Le plus gros et le plus bruyant
passe en force. La jungle !
A ça, s'ajoutent les curieux qui tournent autour de mon vélo
en bloquant la circulation (voir récits Chine onglet 5 "le
gros lot" ).
Quand je demande mon chemin, l'on m'indique la plupart du temps une fausse
direction. Je finirais quand même par trouver un hôtel pas
trop cher. C'est la basse saison, en discutant, l'on peut faire tomber
les prix très bas (1euro/nuit !).
Le visa Pakistanais va être obtenu en un jour, tandis qu'il faudra
en attendre 5 pour le visa indien ! Je commence déjà à
gallèrer avec ces fonctionnaires indiens qui discutent tranquillement
en sirotant leur thé au lait pendant qu'une file de 20 personnes
attend depuis 30mn de l'autre côté de la vitre... !
Les contacts que j'aurai ici avec les locaux seront principalement intéressés
(c'est aussi un début d'Inde). On vous accueille avec un grand
sourire seulement quand on croit pouvoir vous soutirer de l'argent. Mais
en Inde, ce sera pire. Je préférais encore les Chinois qui
ne disaient jamais bonjour... c'était moins hypocrite, plus vrai.
Le jour où je quitte Katmandou, la télé nationale,
à la suite d'un appel du patron de l'hôtel, vient me rendre
visite. Mais cette grande publicité ne m'apportera rien de bon,
pas d'accueil, juste des coups de klaxon en plus.
Mousson
Je savais que j'allais me la
"payer" !
Quand je préparais cette partie du voyage depuis la Nouvelle-Zélande,
je savais qu'après la Chine et le Tibet, j'arriverais en Inde durant
la période de mousson. Mais comme je voulais éviter le sud-est
de la Chine l'Australie et le Japon, je n'avais d'autre possibilité.
Il faudrait "se la payer" !
En gros, elle dure de juin à fin septembre.
Quand on parle de traverser à vélo un pays sous la mousson,
beaucoup de gens imaginent les terribles pluies qui nous obligent à
mettre les fameux panchos. Mais ce n'est pas ça du tout :
La pluie, j'en rêve toute la journée. Quand elle arrive je
respire.
Mais 30mn de fraîcheur par jour, c'est court.
Pas la peine de pancho pour s'en protéger. Si c'était permis,
je roulerais en slip de bain ici.
Quand elle n'est pas là, je n'avance pas. J'ai l'impression que
mon corps dépense toute son énergie pour combattre cette
accablante chaleur humide. Plus d'énergie pour les jambes. Et un
état de fatigue permanent. Crevant !
Le pire, c'est quand la route nous empêche de rouler à plus
de 15Km/h. Dans une montée par exemple. Dans ces cas là,
le vélo-ventilateur, ne tourne plus assez vite. C'est pourquoi,
je vais vite m'arranger pour quitter les montagnes et les montées.
Les premiers jours au Népal, j'aurais régulièrement
des débuts d'insolation, corps brûlant, grosses envies de
vomir, etc. Sans compter les grosses diarrhées à répétition
qui m'épuisent encore d'avantage.
Le taux d'himidité dans l'air est tel que s'asperger d'eau pour
se refroidir ne serre à rien. En 2 secondes, l'eau répandue
sur le corps devient chaude et ne s'évapore pas. Elle forme une
sorte de couverture qui empêche la respiration des pores de la peau.
Le mieux, c'est de s'essuyer régulièrement.
De même que la technique du linge humide autour de la gourde, comme
il n'y a pas d'évaporation, ça ne refroidit plus l'eau !
Et je passe mes journées à boire de l'eau chaude !
Qui a dit que ça doit être dur de monter jusqu'à 5200m
pour traverser le Tibet ? ... C'était RELATIVEMENT facile ! Par
rapport aux conditions de vie d'ici...
Le soir, il faut affronter les moustiques. Le paludisme a, parait-il,
été éradiqué garce à de grand renfort
d'insecticide.
Information très
importante : Quand il se met à pleuvoir, ici au Népal, toutes
les femmes se douchent nues dans les rues ! (je sens que le tourisme va
progresser...).
Jungle,
singes et tigres
La jungle n'existe pas seulement
dans les grandes villes d'Asie ou sur les routes indiennes, elle est aussi
dans la nature.
11,5% de la superficie du Népal sont des espaces protégés
pour la faune et la flore.
A vélo, je vais devoir traverser plusieurs parcs nationaux. Les
gens me diront que c'est dangereux...
Le long des routes, il m'arrivera souvent de croiser des familles de singes
(macaques rhésus, entelle commun, considérés comme
sacrés), des pikas (sorte de lièvre), des nilgauts (une
variété de cervidés), et toutes sortes d'oiseaux.
Un soir, en campant dans la jungle, assez loin de la route pour éviter
le bruit des camions, j'entendrai un grognement à côté
de ma tente. Un grognement ayant du corps, sortant d'un corps et d'une
poitrine qui résonne profondément. Un corps peut-être
2 fois plus gros que le mien ! Il fait nuit, je tiens solidement mon couteau
dans la main, prêt à toute action, en faisant le mort. Mais
l'animal partira, sans même faire de bruit. Ma tente est sûrement
plus grande que lui, il ne sait pas ce qu'il y a dedans, peut-être
quelque chose plus fort et plus dangereux que lui. Si j'étais sorti,
il aurait probablement attaqué.
Je suis dans le "Royal Bardia National Park". Et d'après
mon guide LonelyPlanet, on y trouve des tigres royals du Bengale (espèce
en voie de disparition).
Dans la journée, un gars dans un gros 4×4 de marque UNICEF
(c'est une marque aussi très répendue aussi en Afrique),
me dira que c'est très dangereux de rouler ici à vélo
: il y a régulièrement des humains qui se font attaquer
par les tigres. Ah !?...
Ce qui m'embête surtout, c'est que le bent pourrait facilement être
pris pour une espèce de cervidé. J'avais déjà
lu que dans des réserves africaines il ne fallait pas se balader
à vélo au risque d'être attaqué par de"très
gros chats" qui vous confondaient avec autre chose. Puis un tigre
en chasse, c'est rapide comme l'éclair et vous ne l'entendez pas
arriver...
Mais je passe, encore une fois, sans dommage.
Explosion,
tirs de mitraillette.
29 juillet 2004, 15h. Alors
que je roule doucement, entouré d'autres vélos (curieux),
au milieu de la jungle, j'entends une explosion et des tirs de mitraillette
au loin dans la forêt. En un quart de seconde, tous les cyclistes
et tous les gens qui étaient autour de moi se sont éclipsés.
Ils ont fait demi-tour et ont rejoint à toute vitesse le village
que nous venions de traverser !
Ca a l'air sérieux !
Qu'est-ce ?
Les américains qui ont décidé d'envahir le Népal
sous prétesque qu'un des terroristes du World Trade Center de New-York
serait népalais ?
Ou juste une attaque de maoistes qui massacrent un village de plus ?
Je m'arrête de rouler, pose le vélo sur mon baton-béquille,
et entame une petite pause "casse-croute", le temps que les
choses s'éclaircissent.
Des bus, venant de l'endroit où proviennent les tirs, passent,
puis des voitures.
Pas d'inquiétude dans leur visage, ils roulent à une vitesse
normale.
Je finis ma cinquième banane (elles sont petites...), les tirs
s'arrête, et je reprends la route, toujours doucement, car il fait
chaud ! 2Km plus loin, je découvre une base militaire Népalaise.
C'était juste un entrainement !
Conclusion
Les gens sont moyennement sympa,
voir sympa si l'on compare avec l'Inde... Mais je n'ai pas eu la chance
d'être invité. Et ce malgré la grande publicité
à la télé. Je discutais parfois avec des jeunes qui
parlaient un peu anglais, et c'est seulement à la fin qu'ils me
disaient que tout le monde me connaissait et m'avait vu sur l'écran
cathodique.
Pour l'eau, dans les villages, je me débrouillais seul avec les
pompes, et quand la pompe ou le robinet ne donnaient pas d'eau, tout le
monde me regardait, mais personne ne venait m'en donner (alors qu'ils
avaient toujours une réserve).
Bref, rien à voir avec ce que j'avais connu en Afrique où
dans la brousse au Sénégal, Mali, Gambie, les femmes accouraient
pour me prendre mes bidons et les remplir de l'eau qu'elles avaient mis
2h à ramener chez elles depuis la source 5Km plus loin...
INDE
(Trajet Inde-Pakistan
.jpg 141Ko)
2eme
pays le plus peuplé du monde après la Chine (1,2 Gigas)
avec environ 1,05 milliards d'habitants pour 3 287 263 km2.
Soit 320 hab/km2, contre 110 hab/km2 pour la France (62millions / 550
000 km2).
29 états et 6 territoires.
Premier rang mondial pour les bananes, les mangues, les noix de coco et
de cajou, les pommes de terre, les tomates, les oignons et les petits
pois. Elle possède aussi le plus gros cheptel du monde, regroupant
57% du nombre total de buffles et 15% du bétail. Premier producteur
mondial de lait (75 millions de tonnes par an !).
L'Inde compte aujourd'hui 18 langues officielles et plus de 1600 langues
mineures ou dialectes !
D'après le recensement de 2001, le taux d'alphabétisation
s'élève à 65,38% (76% pour les hommes et 54% pour
les femmes). Mais personnellement, dans ce genre de pays, je considére
que ce sont des informations peu fiables...
Histoire
Vers 2200 avant J.C. : naissance de la civilisation de la vallée
de l'Indus (Pakistan aujourd'hui).
Vers 1500 avant J.C. :
Epoque Aryano-Védique : Les Aryens introduisent le système
de castres et rédigent les textes sacrés (Veda) de l'hindouisme.
Vers 326 avant J.C. : Alexandre
le Grand atteint le sous-continent (dans l'Inde du Nord-Ouest) mais
ses troupes refusent d'aller plus loin et de s'emparer de l'Inde.
Vers 321 avant J.C. : Empire
Maurya : fondé par Chandragupta Maurya, c'est le premier grand
empire indien. Il connaitra son apogée avec l'empereur Ashoka,
converti au Bouddhisme.
Vers 320 après J.C.
: Empire Gupta : Bien qu'essentiellement bouddhiste, l'Empire Gupta
propage l'hindouisme dans le centre du pays. La stabilité politique
favorise la création d'institutions et l'avénement d'une
grand époque artistique et architecturale, appelée la période
classique.
Vers 800 : Empire Chola
: cette empire de batisseurs et de commercants introduit l'huidouisme
dans d'autres parties d'Asie.
Vers 1000 : Première
invasion musulmanes, arrivée de l'Islam,
Vers 1336 : Empire Vijayanagar
: Ce vaste empire hindou contrôla pratiquement tout le Sud de l'Inde
au 16e siècle. La capitale, Vijiyanagar (Hampi), est le théatre
de massacres et d'atrocités jusqu'à la bataille de Talikota
(1565) qui voit la défaite des Vijayanagar face à la coalition
musulmane.
Vers 1526 : Empire Moghol
: 6 grands empereurs moghols vont superviser un âge d'or des arts
et du progrès. Ils encourageront l'intégration des musulmans
et des hindous, jusqu'à ce que l'intolérance religieuse
et l'alourdissement des impôts affaiblisse leur pouvoir.
Vers 1690 : Colonisation
Européenne : Ce sont les Portugais qui arrivèrent les premiers
en Inde avec Vasco de Gama en 1498. Ils s'emparèrent de
Goa (sud-ouest de l'Inde) et y restèrent jusqu'en 1961.
Les Britanniques établirent leur premier comptoir en 1612 à
Surat (Gujara), puis vient Madras (1640), Bombay (1668), et Calcutta (1690).
D'autres Européens s'implantèrent en Inde, notamment les
Danois, les Hollandais et les Francais. C'est en 1672 que ces derniers
s'installèrent à Pondichéry, une enclave qu'ils conservèrent
jusqu'en 1954. Le contrôle du commerce indien fut l'enjeu d'un siècle
de rivalités entre les Britaniques et les Francais. Et s'ils avaient
à se battre contre une puissance locale, ils pouvaient être
certains que la partie adverse était discrétement derrière,
avec un soutien en armes hommes ou stratègie, ce qui rendait les
choses beaucoup plus difficiles.
En 1757, l'anglais Robert Clive remporta la bataille de Plassey (l'actuelle
Palashi) contre Siraj-ud-daula et ses alliés francais. Cette victoire
ouvrit la voie à l'expansion britannique et mit fin à l'influence
francaise.
L'Inde devint un conglomérat d'Etats dont beaucoup n'étaient
indépendants qu'en apparence et qui se trouvaient en réalité
sous domination britannique.
En 1857, moins d'un demi siècles après avoir pris le contrôle
du pays, les Britanniques essuyèrent leur premier revers sérieux
avec "la révolte des cipayes". Les 3 causes connues
de ces émeutes furent le renversement d'une administration régionale,
la destitution de chefs locaux et surtout, l'utilisation d'un lubrifiant
de balles de fusil. Une rumeur laissait entendre que le nouveau type de
balles, distribué aux troupes où servaient de nombreux musulmans,
était lubrifié avec de la graisse de porc (impure pour les
musulmans). Une autre rumeur dans les rangs hindous précisait qu'il
s'agissait de graisse de vache (sacrées pour les hindous, donc
qu'il ne faut pas tuer ou utiliser). Encore beaucoup de morts...
De 1947 à aujourd'hui
:
Au tournant du 20eme siècle, le congrès national indien,
à l'origine créé par les Britanniques pour apporter
un minimum d'autonomie aux institutions indiennes, se mit à revendiquer
une véritable indépendance.
Gandhi (avocat, né le 2 octobre 1869), de retour d'Afrique du Sud
en 1915, mit toute son énergie au service du combat pour l'indépendance.
En 1919, l'adoption de lois discriminatoires le pousse à lancer
un mouvement de protestation nationale qui se soldera par des massacres
à Amritsar. Profondément choqué, le "Mahatma"
(grande âme) interrompt le mouvement sur le champ et adopte une
politique de résistance passive et non violent face aux Britanniques.
Le 30 janvier 1948, Mohandas Gandhi est assassiné par un fanatique
hindou.
L'Indépendance
fut décrétée le 14 aout 1947. Le partage du
pays engendra (et engendre encore aujourd'hui) de nombreuses guerres inter-communautaires
ou religieuses.
Depuis 1947, l'Inde avance
à grands pas, tout en affrontant d'énormes problèmes.
Le simple fait qu'elle n'ait pas succombé à la dictature,
au pouvoir militaire ou à une massive invasion des marchés
étrangers témoigne de la force démocratique de ses
institutions.
Mais le culte de la personnalité développé autour
de ses leaders est un problème important de la politique indienne.
Il n'y eut que 3 Premiers ministres de réelle envergure : Nerhu
(1947-1964), sa fille Indira Gandhi (sans lien de parenté avec
le Mahatma, de 1966 à 1977, puis de 1980 à 1984 où
elle fut assassinée par ses gardes du corps sikhs), et le fils
de celle-ci, Rajiv Gandhi (de 1984 à 1991 où il fut tué
dans un attentat).
(Sources guide Inde de
LonelyPlanet)
Religions en Inde (résumé
de résumé)
Hindouism (82% de
la population : 980 millions)
Les hindous croient en Brahman. Il est source de toute vie, éternel
et informe. Les innombrables dieux et déesses (330 millions !)
ne sont que les manifestations de Brahman, formes reconnaissables de ce
phénomène sans forme.
Les hindous considèrent la vie terrestre comme cyclique. L'homme
renaît selon le processus du samsara (croyance en la réincarnation).
C'est son karma, conduite ou acte de chacun sur terre, qui déterminera
sa prochaine vie. Quiconque respecte son dharma, code de conduite déterminé
par la naissance, accroit ses chances de renaître dans une castre
supérieure. Un mauvais karma (mauvaise conduite) peut conduire
à se réincarner en animal. Seul l'être humain peut
acquérir une connaissance de soi suffisante pour mettre fin au
cycle des renaissances et atteindre le moksha (délivrance). Selon
la tradition, la femme ne peut prétendre à la délivrance.
Elle peut seulement se conformer à son dharma (code de conduite
déterminé par la naissance) dans l'espoir de se réincarner
en homme la prochaine fois...
Islam (12% de la
population : 144 milions)
La religion islamique fut fondée dans la péninsule arabique
au 7eme siecles par le prophète Mahomet. "Islam" signifie
en arabe "soumission". Les musulmans sont en effet soumis à
la volonté de leur dieu Allah.
Contrairemenent à l'hindouisme, l'islam rejette toute forme d'idolâtrie
et toute représentation du divin.
Christianisme (19
millions, surtout au sud de l'Inde).
Sikhisme (18 millions,
principalement au Punjab, Nord de l'Inde) : religion datant du 15e siècle
qui tente de réaliser une synthèse entre l'islam et l'hindouisme.
Tout comme les islamistes, ils croient en un dieu unique et tentent de
s'opposer au culte des idoles. Tout comme les bouddhistes et hindous,
ils acceptent les principes des réincarnations et du karma. Mais
aucune voie ascétique ou monastique ne met fin au cycle éternel
des renaissances.
Bouddhisme (7 millions)
:
Fondé vers 500 avant J.C. dans le nord de l'Inde, lorsque le prince
Siddhartha Gautama connut l'Eveil.
Critiquant le système des castres, l'hégémonie des
prêtres brahmanes et la vénération irréfléchie
des dieux, le Bouddha conseilla à ses disciples de rechercher la
vérité à travers leur propre expérience.
Selon l'enseignement du Bouddha, la vie repose sur Quatre Nobles Vérités
: la vie s'enracine dans la souffrance, les désirs provoquent la
souffrance, on peut se libérer de la souffrance en éliminant
les désirs, pour éliminer les désirs il faut suivre
l'"Octuple sentier" : Ce sentier se compose de :
- la compréhension juste
- l'intention juste
- la parole juste
- l'action juste
- le mode de vie juste
- l'effort juste.
- l'attention juste
- la concentration juste.
L'observation parfaite de ces huit règles conduit au nirvana.
Depuis 1950, le bouddhisme, qui avait pratiquement disparu, suscite un
regain d'intérêt.
Judaisme (17 000
juifs en Inde)
Zoroastrisme (90
000 "parsis" en Inde, au Gujarat, Mumbay)
Né en Perse, grace à Zoroastre (Zarathustra), c'est une
religion qui se base sur le combat du Bien contre le Mal.
Le zoroastrisme influenca le développement du judaisme et du christianisme.
Il ne fait pas de différence entre l'âme et l'enveloppe charnelle,
tous deux s'unissant dans la lutte du Bien contre le Mal.
[lire "Ainsi Parlait Zarathoustra", de Frédéric
Nietzsche, fichier1=308Ko
et fichier2=313Ko]
(Sources guide Inde de
LonelyPlanet)
Depuis que j'ai commencé
mon petit tour du monde à vélo (déjà 2 ans),
j'ai croisé beaucoup d'autres voyageurs. A chaque fois, je leur
demande où ils ont été et ce qu'ils ont pensé
des pays visités. Et je n'ai jamais rencontré quelqu'un
qui a vraiment aimé l'Inde ! C'est très bizarre ! Dans le
meilleur des cas la personne dit que c'est fatiguant ou que "les
indiens sont de grands enfants".
Carl Georg n'aimait pas trop non plus les indiens car, disait-il, ce sont
des personnes trop intéressées. En général,
ils ne vous aident ou viennent vous parler seulement si vous pouvez leur
apporter de l'argent ou autre-chose (mais il y a toujours des exceptions...
parfois très dures à trouver).
Le dernier point de vue, c'était à Katmandou avec Ouatt,
un ivoirien (Côte d'Ivoire, Afrique de l'Ouest) qui était
bloqué au Népal car il avait perdu ses papiers dans un trek.
Il a eu du mal à m'en parler de son voyage en Inde... Mais pour
lui, ça a été l'enfer ! Avec sa peau très
noire, ce qu'il subissait été pire que du racisme. Il devait
faire parti de la plus basse caste, voir des "intouchables"
ceux qu'on appelle aujourd'hui les "dalits". Dans la rue, on
le bousculait violemment sans arrêt. On lui refusait les chambres
dans les hotels, etc.
Bref, l'opinion générale des touristes en Inde est plutôt
très mauvaise.
L'arrivée
:
Passage frontalier sans problème
le 29 juillet 2004. Côté Népalais, très bon
accueil, même ici, ils me connaissent et m'ont vu à la télé.
Côté Inde, fonctionnaires mal polis qui se prennent pour
des rois.
La circulation augmente déjà. C'est plus riche, il y a des
motos partout qui me frôlent dangereusement. Les enfants (de 7 à
77 ans ici) prennent plaisir à me suivre toute la journée.
Ils accélèrent pour se mettre dans ma roue (arrière),
puis au bout de quelques minutes, ils me doublent, la tête haute
et le regard fier comme un champion du tour de France. Ils jouent à
faire la course... Et quand ils m'ont doublé, sans aucune réaction
de ma part (moins l'on réagit plus on est "tranquille",
!?), ils s'arrêtent un peu plus loin sur le bas-côté
en me regardant tout en souriant, l'air de dire : "c'est moi le premier
!". Puis ils repartent pour recommencer leur manège. C'est
ainsi que toute la journée je suis suivi par un minimum de 5-6
cyclistes me tournant autour. Si j'ai le malheur de m'arrêter, c'est
tout de suite un attroupement d'une dizaine de gars [photo].
Et plus ça s'arrête, plus ça s'arrête... Bientôt
une 20aine de personnes, bloquant toute la circulation... mais ils s'en
foutent !
Résultat, je n'ose plus m'arrêter ! Ou juste le minimum vital
d'une fois toutes les 2h, pour manger.
On me demande assez régulièrement si le bidon (d'eau) sous
le vélo c'est le réservoir d'essence pour le moteur...?
Peuvent toujours chercher le moteur, je l'ai très bien caché,
personne ne l'a encore trouvé !
Le soir, pour camper discret (discret signifie aussi "vital"
ici, il y a eu beaucoup de disparitions d'étrangers), il faut réussir
à semer tous ces curieux. Donc attendre tard le soir. Mais même
en attendant, c'est dur d'être tranquille ! Et le matin, à
5h, ils sont déjà là à brailler autour de
ma tente [photo].
Quelle galère ce pays !
Alors que je fais mes premières
courses en Inde, des jeunes vont essayer d'arracher la petite boussole
que j'ai placé au milieu de mon guidon. Elle est là depuis
mon passage à Buenos Aires (nov2003). C'est une vieille boussole
qui déconne mais je la laisse en attendant qu'on me la pique...
Ca sert de test. En bientôt un an, personne n'y a jamais touché.
Sauf ici... Il faut que je me méfie !
Circulation
La circulation en Inde est connue
auprès des cyclotouristes pour être la plus dangereuse et
difficile au monde.
Avec mon bent, je suis un peu privilégié, on fait un peu
attention à moi (!???). Mais pas toujours...
Les comportements des conducteurs ressemblent à ce que j'ai pu
vivre à Katmandou, mais en pire.
Exemple :
2 camions arrivent en face à face. La route n'est pas assez large
pour qu'ils puissent se croiser. Ils voient tous les deux le problème
mais vont foncer, klaxon bloqué, jusqu'à se retrouver nez
à nez et devoir freiner d'urgence. Aucun des 2 ne va se pousser
sur le côté de la route pour laisser passer l'autre. Les
autres véhicules derrières vont aussi foncer et freiner
d'urgence en restant collés les un contre les autres. Une fois
que tout le monde est arrêté et bloqué, il va falloir
que les camions, et donc tout le monde, reculent ! L'un deux, après
moult discutions, engueulades et cris, finira par accepter de se ranger
sur le bas-côté. Ouf !
Le bilan de ce comportement égoïste et particulièrement
néfaste au bon fonctionnement de toute société :
- Plus de 15mn de perdues pour les chauffards.
- Toute la circulation bloquée en amont et en aval.
- Une très grande usure supplémentaire des véhicules
(freinage d'urgence, redémarrage, etc.).
- Une consommation d'essence plus que triplée (attente, redémarrage
de camion hyper chargé, etc.).
- Une forte augmentation de la pollution.
- Un énervement de toutes les personnes gênées.
Et encore, ils auraient
pu se rentrer dedans... !
Un
petit texte d'un autre site : Le code de la route indien...
Ici, toute la journée
on assiste à ce genre de comportement. Et je vais m'apercevoir
à Delhi que les gens à pied dans la rue ont le même
comportement. C'est chacun pour soi, le plus fort gagne et passe. Heureusement
que je suis grand !
Le train de la haine
Je m'y étais préparé
psychologiquement durant ma traversée de la Chine. Quand je devais
alors affronter tous ces chauffards aux klaxons bloqués, je me
disais :. "Matth, dès que tu arrives en Inde, tu prends le
train ! Marre de cette vie de fou !".
Donc, je l'ai fait. Dès que j'ai pu (après 70km de vélo),
j'ai pris le train. C'est contraire aux principes écologiques de
ce tour du monde, mais bon... Je ne crois pas que je le referais, car
ce fut encore plus dur et long que de rouler sur la route.
L'Inde dispose du plus grand réseau ferroviaire au monde : 60 000km,
1,3 millions de salariés, plus gros employeur du monde.
Premier problème,
après celui de trouver la gare : le vélo. Évidemment
je ne peux le prendre avec moi. Il partira dans un autre train, et je
dois enlever tous les bagages : 50Kg à trimbaler de quai en quai
!
Pour ce vélo, j'ai la chance de tomber sur un fonctionnaire sympa
qui parle à peu près correctement anglais. Pour le billet
de train, je tombe sur "une sale gueule" qui essaie de me virer
du guichet au premier problème de compréhension. Je viens
de faire 30mn de queue, je tiens à avoir un billet ! Après
lui avoir dit où je voulais aller, il me demande de remplir un
numéro de destination que je peux trouver à tel endroit
de la gare sur des panneaux écrits,... en hindi ! Donc illisibles
pour moi ! Je hausse le ton, il remplit le numéro lui-même
! Après, il trouve d'autres problèmes et réussit
à me virer. Je ne suis pas encore assez méchant...
Je retourne voir notre fonctionnaire sympa qui s'était occupé
de mon vélo. Je lui explique le problème en insistant pour
qu'il m'accompagne au guichet. On passe par une porte derrière
sans faire la queue et en une minute j'obtiens un billet qui me permet
de prendre n'importe quel train de n'importe quelle heure pour me rendre
à New Delhi.
Je crois qu'il n'y a pas d'horaire en Inde avec les trains... Ils sont
tous en retard (ou en avance?). Il faut juste les attendre. Aussi, d'après
ce que j'ai vu et ce que l'on m'a dit, plus de 70 % des utilisateurs le
prennent sans ticket.
14h30, alors que je lisais sur le quai entouré d'une vingtaine
de curieux, le train arrive. Dans la voiture, je vais faire la connaissance
de Victor. Un jeune de mon age. Il a beaucoup étudié l'anglais
mais le parle avec un accent souvent incompréhensible pour moi.
Il va à Delhi afin d'y trouver du boulot. Il est sympa mais c'est
encore de façon intéressée car il me demande rapidement,
de manière indirecte, et plusieurs fois de l'aider pour lui trouver
un visa vers la France ou mieux vers l'Angleterre ou les Etats-Unis. Quand
il comprendra que je ne peux l'aider, il me laissera tomber et arrivé
à Delhi disparaitra sans me dire au revoir.
Arrivé à Bareilly vers 16h, il faudra attendre 5h sur le
quai pour le prochain train à destination de Delhi.
21h donc, on embarque dans un train déjà bondé. Contrairement
à moi, Victor pousse les gens et se trouve une place assise assez
facilement, sans que personne ne bronche. C'est comme si les gens le respecté
plus que moi. Il doit être d'une castre supérieure...
Je reste debout près de la porte 30mn, puis réussis à
m'asseoir, les jambes qui pendent en dehors de la voiture. Il y a à
peine 2 mètre carré (45cm sur 45cm) par personne. Les gens
font tous la gueule. Le métro parisien à côté,
c'est très gai !
En face de moi, un vieux, bien installé sur son siège, se
met à gueuler à chaque fois que quelqu'un le touche. Par
hasard, je vais me retrouver assis à ses pieds et j'aurais le malheur
de les toucher (c'est pourtant la partie du corps la plus impure). Ce
sera le scandale, engueulade, cris, etc. Plutard, même cinéma
avec un autre gars : j'essai de comprendre ce qu'il dit, il me semble
qu'il essait de prouver qu'il est d'une castre supérieure, en montrant
sa peau.
Pour améliorer l'ambiance, à chaque arrêt du train
et même à 4h du matin, des marchants ambulant envahissent
les voitures, les traversant tout en marchant sur les gens et en criant,
réveillant tout le monde...
23h, un homme de 45ans environs, apparemment d'une castre supérieure,
me propose la place qu'on lui avait cédé. Il vient juste
de me demander de quel pays je suis et doit quitter le train. A peine
a-t-il levé ses fesses que la jeune femme à côté
se couche pour m'empêcher d'y mettre les miennes. Le gentil monsieur
proteste en la grondant. Elle se met à crier encore plus fort.
Nouvelle dispute, d'autres personnes s'en mêlent, cris, engueulades,
etc. Pendant ce temps, je force et réussis à poser une fesse
sur cette banquette. 1h plutard, je réussirai à poser la
deuxième !
Puis vient la séance violence conjugale : alors qu'elle essaie
de calmer son enfant qui pleure, la jeune femme qui m'avait empêché
de m'asseoir sur la banquette reçoit un gros coup de poing dans
l'oreille par son mari. Vu l'élan qu'a pris le bras, le coup a
dû être très dur. Pourquoi dans l'oreille ? : ça
fait très très mal, ne saigne pas, ne laisse pas de trace
et reste caché par les cheveux. Ils ont l'habitude les hommes d'ici,
ils savent où frapper ! Toute une éducation, ou une culture...
Personne n'a bougé bien sûr. Ici, c'est des choses banales
et normales ! Il n'y a que les enfants qui ont eu un regard de terreur
et se sont mis à brailler très fort. La femme baissera la
tête, sans plus bouger, en essuyant ses yeux sans faire aucun bruit.
Elle ne parlera plus du voyage.
Les femmes ne sont ici que des esclaves ménagées et sexuelles.
Rien de plus. L'homme les méprise à un point que je n'aurais
jamais pu imaginer. On peut vous en parler en Europe à la télé
ou dans des livres. Mais le vivre est tout autre chose. Les femmes touristes
qui voyagent ici seules doivent aussi avoir la vie dure... Toute la journée
elles subissent les regards obscènes des males, et quand elles
ne se font pas violer, elles doivent subir les attouchements dans les
mouvements de foule.
Bref, dans ce train, ça va être la haine de 21h à
6h.
Il n'y a qu'un gars qui a l'air heureux : lisant profondément,
il est dans un autre monde...
Moi, je ne vais pas dormir une minute, trop choqué par ce que je
vois.
Ca me fait penser au métro ou aux automobilistes à Paris.
A force de trop se voir et surtout se gêner, les gens se haissent.
Mais c'est 100 fois pire ici. L'on ne se rend pas compte au début.
Puis l'on s'apercoit qu'au moindre "clash", la haine, qui bouillonnait
silencieusement, ressort. C'est comme ces regards méchants qui
nous surprennent quand on arrive en Inde. Ces regards de gens qui ont
l'air de vouloir nous manger tout cru ! On s'imagine qu'ils ne sont destinés
qu'aux touristes. "C'est peut-être encore des regards de gens
jaloux qui pensent que dans les pays riches, on passe notre temps en vacances...".
Mais en fait, il m'est arrivé de me retrouver seul touriste dans
le noir à observer les gens. Et ils ont les mêmes regards
de haine entre eux.
Je me souviens qu'en octobre 2000, alors de retour à Paris après
2 ans passés à Dakar (Sénégal), j'avais été
choqué par le regard des parisiens dans la rue. Ces visages fermés,
tristes, antiphatiques. Ici, on descend encore plus bas !
Il y a vraiment trop de monde en Inde !
Maintenant, ce n'est pas non plus tout le temps comme ça. Il y
a aussi parfois des gens qui sourient, des jeunes enfants.
Delhi
14 millions d'habitants.
Probablement la ville la plus
polluée et la plus sale que je connaisse. D'après le LonelyPlanet,
le simple fait de respirer l'air dans la rue équivaut à
fumer 20 cigarettes par jour (40 en pleine circulation !).
Passé Delhi, Victor m'apprend que le train ne s'est pas arrêté
à la station "New Delhi". Il veut sauter du train. Pour
ma part avec mes 50Kg de bagages pas question ! On finira par sortir du
train 150km plus loin.
Puis l'on reprendra un autre train pour retourner à New Delhi.
La montée dans ce train sera assez comique : Imaginez un beau quai
de gare où attendent sagement des messieurs bien propres, bien
habillés que l'on pourrait prendre pour des ministres. Et ceci
dans un parfait silence. Des hommes apparemment très civilisés,
bien élevés, et coquets. Un train vide arrive doucement.
Soudainement c'est la panique, tous ces hommes deviennent de redoutables
singes qui s'agrippent, se bousculent et se tirent les uns les autres
pour réussir à monter les premiers afin d'avoir,... une
place assise ! (pour 20mn de voyage) Je finis par monter sagement dans
le train, encore plié de rire... C'est grave docteur ?
Arrivé à New Delhi vers 9h (après 19h de voyage,
pour faire 315Km !), mon vélo n'est évidemment pas encore
arrivé. Je parcours toute la gare à sa recherche. Personne
n'est capable de me dire si un train en provenance de Bareilly est arrivé
! L'on me fait tourner en rond. Le fonctionnaire du service des colis
est de la pire espèce. Il aboie méchamment comme un chien
à tout le monde.
Bref, j'attends encore là de 9h à 11h et fini par partir
en transportant seul mes 50Kg de bagage, ce qui fait beaucoup rire les
indiens...
Comme
à mon habitude, je prends l'hotel le moins cher possible (qui veut
voyager longtemps ménage ses économies), donc une chambre
de 6 lits avec... des jeunes indiens ! Ce sera bien sûr le bordel
comme toujours en Inde ! Personne ne respecte personne. Avec la chaleur,
et malgré le fait que je n'ai pas dormi depuis 24h, je vais mettre
2 heures pour m'endormir. A minuit des gars rentrent dans la chambre en
criant et en allumant toutes les lumières. L'un d'eux me crie que
je n'ai pas mis le petit cadenas sur mon armoire. Malgré les boules
quiets je suis réveillé. Je lève mon pousse pour
le féliciter de sa claire voyance et essaie de me rendormir. Ils
partent. 15 minutes après, un autre gars arrive (toujours en allumant
toutes les lumières que j'avais du éteindre, sans se soucier
de ceux qui dorment), se couche sur son lit et commence à brailler
dans son téléphone portable. S'en est trop, je le mets dehors
! Il comprend et ne bronche pas.
Lendemain matin, je pars (tout le monde est désolé) pour
un autre hotel en chambre seul pour pas beaucoup plus cher. Ici, ce sera
encore plus sale mais relativement possible de dormir. Je partage ma chambre
avec une souris qui se balade sur mon lit (elle mange mon mouchoir !),
des énormes cafards et les fournies. Dans la chambre d'à
côté, il y aura un jeune couple pas encore marié.
Le jeune homme (28ans, pilote d'avion d'après ce qu'il dit) est
islamiste, mais la jeune fille (22ans) est hindou et ses parents ne sont
pas d'accord pour cet union... Un jour, les parents arriveront dans l'hotel,
le garcon se réfugiera dans ma chambre, puis ce sera des cris,
des pleurs, des engueulades. Bref, la vie d'ici... Chacun rentera chez
soi.
De l'autre côté du vasistas de ma chambre, il y a une famille
qui se dispute aussi sans arrêt. Tous les jours, le matin, l'après-midi,
le soir, la nuit, c'est des cris qui éclatent pour durer parfois
pendant 1 heure et se terminer par des pleurs. Il est clair pour moi qu'entre
gens inconséquents, vivant au jour le jour, n'anticipant pas les
problèmes, et mentant sans arrêt, il est difficile de s'entendre...
Chaque jour, il y a des coupures d'électricité. Ca dure
parfois 3-4h ! Dans ces cas là, en plus de la pollution des bus,
des voitures, des motos et des autos-rickshaw (triporteur à moteur),
s'ajoute celle des générateurs électriques. On voit
soudain apparaître de grandes fumées au dessus des immeubles,
comme s'ils prenaient feu ! Dans les petites rues marchandes, chacun à
son petit générateur placé sur le trottoir. Ça
fait un boucan infernal... L'avantage (!!!?) c'est que l'on entend plus
les klaxons incessants des automobilistes/motards !
Malgré le fait que l'aumône soit une pratique encouragée
à la fois par l'hindouisme et le bouddhisme, il n'y a pas ici autant
de mendiants que ce que j'imaginais. Mais je crois qu'ils sont maintenant
chassés.
Malgré la mousson, il y a beaucoup de touristes. Je me demande
ce qu'ils viennent faire ici ! Pour moi, c'est le pire pays et la pire
ville que j'ai pu visiter ! Peut-être une question de mode, rien
de plus ? Puis c'est vrai qu'en lisant les guides de voyage ou en regardant
la télé, l'Inde est un formidable pays... Remarquez, en
tour organisé, en évitant un maximum les autochtones et
en vivant dans des hotels de luxe à l'air climatisée, donc
filtrée, ça doit pas être si mal...
Pour ma part, si je suis
à pireDelhi, c'est juste à cause de mon visa pour l'Iran.
Satané de bougre de tabernacle (les québecois comprendrons)
de visas !
Et tout ça pour un visa de transit d'une semaine ! On se fiche
de moi ou quoi !
Visa Iranien
Même avec un "tour
du monde à vélo pour la paix et l'écologie",
des articles de journaux, et une lettre de l'ambassade de France, pas
moyen d'avoir plus d'une semaine. (Depuis la France, ça aurait
été plus facile www.iranianvisa.com).
J'ai bien sûr pensé à éviter l'Iran, mais :
passer par le nord de l'Iran, comme l'hivers arrive, ce n'est plus possible.
Et par le sud, je suis soit bloqué entre Oman et le Yemen (plus
de route) ou soit bloqué par l'impossibilité d'avoir le
visa pour l'Arabie Saoudite. Puis avec le bordel que sont venus faire
les étatsuniens en Irak, tout s'est resserré, fermé
!
Mais j'avoue que je ne comprends rien au système des visas : d'un
côté ils essayent de développer le tourisme, de l'autre,
ils nous bloquent avec des visas ! Remarquez, en partant avec un tour
opérateur, il n'y a plus de problème de visa, il sufffit
d'allonger le fric ! Mais serait-ce alors encore un système qui
privilégierait les plus riche ???!
Sortie
de Delhi
Enfin ! J'ai mon visa de transit
pour l'Iran !
Après 12 jours d'enfer dans cette ville, je peux enfin partir !
Et j'ai bien cru que j'allais y mourir ! En effet, dès mon arrivée
à Delhi, je suis tombé malade : une très grosse diarrhée
apparemment accentuée par 2 oeufs mangés dans un grand restaurant.
Et pas moyen de guérir. Ca s'est même plutôt fortement
aggravé vers de fortes douleurs à l'estomac, des envies
de vomir, et une fatigue extrême.
Rassemblant les dernières forces qu'il me reste, je quitte donc
Delhi ce samedi 14 aout 2004 vers 6h du matin, afin d'éviter le
plus gros du trafic, en me disant que si ca se déroule comme les
autres fois où j'ai eu des diarrhées, le faite de reprendre
la route et l'exercice physique devrait me guérir... ?
Ce jour de reprise, je ferai 175km en 8h55 (au compteur). Comme le soir,
il est impossible de trouver une place tranquille pour dormir, je suis
obligé de rouler jusque 17h. A bout de force, je finis par m'arrêter
et planter ma tente au fond d'une impasse. Des gars m'ont vu, ils me suivent
déjà et viennent se planter juste devant ma tente. Comme
j'en ai plus que marre de tous ces curieux qui me tournent autour toute
la journée en braillant (même quand je fais mes besoins derrière
des arbres loin de la route, ils me suivent et m'observent !), je sors
un petit carton sur lequel est écrit en hindi : "je suis fatigué
des curieux". Comme ils ne sont que 2, en insistant, j'arrive à
les faire partir. 5mn après, ce sont 5 autres gars qui arrivent
en motos. Ils restent là à m'observer en rigolant entre
eux. Je finis par sortir mon petit panneau, ils le comprennent mais refuse
de partir. Ils sont venus en force... Je n'insiste pas et essaie de les
ignorer tout en me montrant le plus inintéressant possible. Certains
finissent par partir, d'autres arrivent. Mon état de santé
diminue fortement mes capacités à supporter cette foule
permanente, et s'il y a un pays où il ne fallait surtout pas tomber
malade et disposer du plein d'énergie c'était bien celui-là
!
19h, la nuit est tombée, mais ça défile toujours...
jusque 0h où des jeunes en moto iront jusqu'à secouer ma
tente pour m'en faire sortir et voir la tête de l'étranger
! Je fais le mort, d'expérience c'est encore la meilleure solution.
5h du matin, on vient déjà me réveiller. Je n'ai
dormi que 4h30 ! Alors qu'il m'en faut habituellement 9 ! Sans compter
l'extrême fatigue qui m'anéantie de jour en jour. Jusque
12h, je ne vais rien faire. J'ai de gros vertiges quand je me lève,
donc je reste couché, puis finis par partir : couché sur
le vélo ! Heureusement que je suis en bent.
La journée va être pire qu'hier. L'enfer ! Je suis en train
de vivre les pires moments de ce tour du monde ! Je tente de prendre un
camion, mais sans succès. Les chauffeurs vont toujours dans le
sens opposé, ou l'on me dit d'attendre et j'attends pour rien !
C'est l'Inde et ses mensonges permanents...
Le soir, la nuit tombe, je me faufile discrètement et rapidement
dans les champs mais ça recommence comme hier : le défilé
et 10 braillards qui me tournent autour en permanence. J'avais pourtant
attendu la nuit, mais il y a toujours un gars qui vous repère et
qui prévient tout le monde. Je réussirai à dormir
9h cette nuit. Un miracle dans un tel pays !
11h, toujours aussi crevé, je reprends la route. 14h30, je passe
devant un superbe hôpital tout neuf, mais n'ai pas le courage de
m'y arrêter (en Inde tout est compliqué et fatiguant... vous
comprendrez en lisant la suite). 2Km plus loin pause toilette : j'évacue
encore un liquide jaune vaguement accompagné de quelques morceaux.
Je suis à bout, tenant à peine debout, fais demi-tour et
rentre dans l'hôpital.
Hôpital
en Inde
16 aout 2004, 14h30. C'est un
hôpital quasi neuf, donc encore assez propre. A l'accueil, personne
ne parle anglais ; c'est classique. Je me retrouve relativement rapidement
(rapidité indienne) dans le cabinet d'une doctoresse qui m'assaille
de questions sur mon tour du monde sans vraiment écouter les réponses.
Le même genre de questions que l'on m'a posé plus de 2000
fois en 2 ans. En Inde, la première question est souvent "combien
de pays visités ?". Ils aiment les records ici...
Comme je suis vite très fatigué de toutes ces questions
(que je trouve d'ailleurs stupides), au bout de 2 minutes je suis obligé
de l'arrêter en haussant la voix et préciser que je ne suis
pas venu ici pour raconter ma vie mais pour me faire soigner ! Elle m'examine
enfin, sans écouter ce que je dis, me coupant la parole sans arrêt,
tout en parlant de manière autoritaire, sûr d'elle, comme
pour montrer qu'elle connait son métier. Ca doit marcher avec les
doux indiens. Moi je comprends déjà que je ne suis pas près
de guérir...
L'on me met sous perfusions, dans une grande salle où se trouve
à côté de moi un gars qui a dû se faire opérer
au ventre : 4 gros tuyaux en sortent. C'est probablement un dali (intouchable,
castre inférieure), il a l'air de beaucoup souffir, mais silencieusement.
Dans cette salle, il y a aussi d'autres patients de passage avec leurs
lots de visiteurs qui parlent fort, particulièrement quand ils
recoivent un coup de téléphone sur leur portable... Bref,
du bruit, du bruit, du bruit ! C'est l'Asie !
Toute la journée, les curieux vont défiler devant mon lit.
J'ai l'impression qu'absolument tous les gens rentrant dans l'hôpital
font un petit détour pour voir l'étranger. Un extra-terrestre
à ne pas manquer ! Certain me parle gentiment en anglais. Ils me
demandent si j'ai besoin de quelque chose, je réponds que j'ai
soif et faim, ils disent qu'ils vont me ramener de quoi manger. Mais rien
n'arrive jamais : l'on est en Inde !
Je m'apercois petit à petit qu'en fait, les "demi-anglophones"
s'intéressent surtout à moi car ils veulent se faire un
ami à l'étranger et avoir un visa pour y aller. D'autres
"demi-anglophones" plus agés ont, d'après ce qu'ils
disent, déjà été en France. Ils sont montés
sur la tour Effel et ... ? c'est tout ! Ils ne peuvent rien me dire de
plus sur ce voyage qu'ils n'ont en fait pas fait.
Le soir, 21h, j'essaie d'éteindre les lumières de la salle
et de garder la porte fermée, mais toutes les 10mn, un curieux
ou une infirmière rentre, les rallume (toutes !) et repart en laissant
la porte ouverte, en se fichant totalement des patients qui cherchent
à dormir !
A 22h, alors qu'une infirmière vient mettre le bordel dans mes
médicaments tout en me réveillant pour savoir si je les
ai pris, j'explose ! !!
Ma perfusion à la main, je quitte cette salle et monte les étages
de l'hôpital, les jambes vacillantes, pris de vertige, afin de trouver
une chambre tranquille !
Le personnel rigole mais m'en trouve une rapidement. Ils s'amuseront à
cogner contre la porte ou à faire fonctionner le téléphone
pour me réveiller...
Lendemain matin, à 5h, le défilé et le bruit recommence
déjà. Quand ce ne sont pas les infirmières, les curieux
ou les docteurs, c'est la femme de ménage qui passe 4 fois, puis
après, son contrôleur qui me demande de signer son carnet
qui atteste qu'elle est bien passée ! Toute la journée je
demande à manger, les docteurs m'assurent que l'on va me rapporter
quelque chose... mais rien n'arrive jamais.
En fin de soirée, alors que j'ai le ventre vide depuis bientot
2 jours, je finirai par aller, avec ma perfusion, me faire cuire une casserole
de riz dans la cantine d'à côté. Ce n'est pourtant
pas compliqué ! Tout le monde rigole bien-sûr. Même
ceux qui m'avaient promis de me ramener quelque chose...
3ème jours dans cet hopital où l'on ne mange pas et l'on
ne dort pas. Je fuis. A peine ai-je annoncé à un infirmier
mon intention de partir que l'on me présente des "factures"
totalement surréalistes (sur un petit bout de papier, non détaillé,
avec des frais de générateur électrique !?, etc.).
Je fais semblant de m'énerver (il n'y a que ça qui marche
ici) et leur fais comprendre que je ne suis absolument pas près
à payer. Le père du docteur chirurgien, probablement le
propriétaire de l'hôpital, essaie de m'inviter gentiment
chez lui histoire de mieux m'embobiner : je refuse poliment. Plus tard,
je l'aurai au téléphone alors qu'il essayera de se faire
passer pour un docteur de Delhi ayant recu un coup de téléphone
de mon assurance qui lui assure et m'assure qu'une fois en France, je
serai rembourser de tous mes frais.
Autre longue réunion très gentille (au début) avec
les docteurs où l'on essaie aussi de me faire payer des factures
qui d'après eux me seront remboursées de retour en France.
Ils me prennent vraiment pour un imbécile ! J'ai justement hier
téléphoné à mon assurance qui me disait qu'elle
ne prenait pas en charge les frais d'hospitalisation.
A bout avec leurs histoires abracadabrantes, je finis par leur dire que
l'Inde est un pays de voleurs de menteurs et de gens intéressés
comme eux qui cherchent à me voler ! Que j'ai l'habitude de ce
genre d'escrocrerie, j'ai vécu 2 ans en Afrique, cela fait 2 ans
que je voyage à vélo, etc. Dans cette conversation très
houleuse et rapide où tout le monde se coupe la parole, le chirurgien
fait l'erreur de dire "qu'il ne cherche pas à me faire payer",
je lui fais répéter 3 fois.
Puisqu'ils ne cherchent pas à me faire payer, ils me laisseront
partir sans rien payer...
(Je crois que c'était un hopital sponsorisé par l'état,
et je n'avais donc rien à payer à part les médicaments
payés).
Jusqu'au
Pakistan
Je quitte cet "hopital"
à toute vitesse, bien décidé d'oubier ce cauchemar.
Le soir, toujours impossible de trouver un endroit tranquille pour dormir.
Vers 19h, la nuit tombe, je trouve un hôtel mais tombe sur un imbécile
(ce pays en est rempli). Les chambres sont pratiquement toutes vident
mais monsieur ne veut pas discuter le prix (la moindre des choses ici)
! Je lui donne une dernière chance en lui demandant si je peux
planter ma tente (il y a un superbe espace vert), mais non, il n'est pas
d'accord ! S'il avait accepté, j'aurais pris la chambre sans discuter
le prix en me disant qu'il n'est pas totalement mauvais. Mais là,
la solidarité n'existe pas, j'ai vraiment à faire à
un obtus de la pire espèce ! Je continu ma route jusque 20h30 où
je trouve une planque au fond d'une impasse derrière des arbres.
Plantage de tente silencieusement dans le noir complet. 10mn plus tard,
un gars arrive par hasard (mais qu'est-ce qu'il peut bien venir fourtre
ici dans cette impasse en pleine nuit !!!), surpris de me trouver là,
il s'enfuit et revient avec une 10aine d'autres enfants de 30ans équipés
de grands batons près à me réduire en miette. Bon,...
il va encore falloir s'énerver ! (je me répète, il
n'y a que ça qui marche ici). Je vais vers eux en gueulant et en
leur demandant ce qu'ils font ici avec leurs grands bâtons. Je parle
en particuler à l'imbécile qui les a ramené. Ils
sont tous penauds, désolés. Un jeune policier arrive, je
montre ma tente, lui explique qu'ils doivent partir car je vais me laver
et dormir. Il faudra insister, mais, après le 3ème groupe
repoussé, j'aurai la paix.
Plus que 80Km pour arriver au Pakistan. Malheureusement une très
grosse pluie va me stopper 1h30 dans ma fuite et me geler tout le corps.
J'arrive à 16h à la frontière qui fermait à
15 ! Le Pakistan, ce sera pour demain ! Ce soir, même couché
sur le vélo, j'ai des vertiges... ça s'aggrave...
Des sourires
en Inde ?
Pour supporter l'épreuve
qu'est un tour du monde à vélo, il faut des récompenses.
Pour moi, la plus grande récompense c'est surtout une certaine
reconnaissance des autres pour ce que je fais et les sourires des gens
devant le vélo. C'est pourquoi, malgré des conditions de
vie extrêmement difficiles sur les routes, j'avais bien aimé
la Chine. Ici en Inde, et depuis le Népal, les femmes n'ont apparemment
plus le droit de sourire, particulièrement aux étrangers.
De très loin, quand elles voient mon vélo de clown, elles
rigolent, mais tout en m'approchant, les visages se ferment et se transforment
presque en visage de haine. Comme un cauchemar qui se reproduit en boucle
toute la journée.
Conclusion
Inde
Comme c'est un pays où
il faut se battre et mentir sans arrêt pour obtenir quelque chose,
je crois que pour quelqu'un de poli et courtois, c'est très mauvais
de venir vivre ici avec la population indienne (surtout dans les grandes
villes). C'est risquer de perdre toute sa bonne éducation, et de
devenir méchant.
D'ailleurs, dans les rues de Delhi, je pouvais facilement différencier
les occidentaux qui venaient d'arriver et ceux qui étaient là
depuis longtemps. Les premiers marchaient gentiment et doucement en baissant
la tête ou en souriant quand ils croisaient d'autres regards. Les
seconds s'étaient adaptés, ils marchaient la tête
haute, le regard dur, sans sourier, et en poussant les gens qui bloqués
le passage.
Cela dit, l'Inde possède une riche histoire, culture et de superbes
monuments. Mais vaut mieux la connaître dans les livres, pour en
garder une image de rêve...
Pour ceux
qui partent (Népal - Inde)
A Katmandou, on peut trouver
des bonnes pièces de vélo vers le quartier "Asan Tole"
(un peu au sud de Thahiti Tole). Mais pas de pneu Michelin. On peut trouver
aussi des céréales pas trop chères pour le petit-déjeuner,
en Inde ça deviendra très cher. Le peanut butter vient des
USA (bien sur très cher) alors que la Chine, juste à côté,
en fabrique pour 3 fois moins cher ! En Inde, tous les prix augmentent
encore un peu (pour moi, depuis la Chine, ça ne fait qu'augmenter).
Au Népal, à l'ouest de Narayanghat, plus trop de circulation
routière. Et particulièrement après Butwal.
J'ai trouvé le paysage pas trop laid mais très répétitif.
En fait, le Népal c'est bien pour les treks à pied, mais
pas forcément à vélo.
Venir en période de mousson ici, c'est une très grosse erreur.
Surtout dans les montagnes : il n'y a pas de vent pour vous rafraichir.
En Inde, j'en aurai un peu, puis il y aura des arbres le long des routes.
Le camping est assez difficile. Pas d'endroit en montagne ou trop de monde
(surtout au sud de Butwal).
L'Inde, je crois que l'on peut
dire que c'est le genre de pays à éviter à vélo,
un peu comme l'Est de la Chine, puisque les conducteurs se fichent complètement
de vous et font des routes un enfer (encore qu'en bent on est souvent
privilégié). Cela dit, le réseau routier est très
dense et il y a peut-être (peut-être ?!) moyen de rouler sur
des routes sans trop de fous au volant. Mais les petites routes sont plus
étroites donc plus dangereuses. Dur de trouver une place tranquille
pour camper ! Pour camper discret (c'est à dire vital), il faut
réussir à semer les gars qui nous suivent toute la journée.
Mais malgré cela, je me suis toujours fait repèrer après
! Même à 21h, quand il fait bien noir depuis déjà
2h, il y a toujours un imbécile qui va venir faire un tour dans
le cul de sac où vous vous êtes planqué derrière
des arbres ! Là, le gars qui vient de vous découvrir va
vite partir prévenir tout le monde et en 2mn, vous aurez une foule
de curieux braillant dans tous les sens et touchant à tout. Il
faut encore s'énerver pour réussir (?!) à les chasser
et peut-être dormir quelques heures... car à 5h, ils seront
déjà de retour !
Au nord de l'Inde, il y a le col le plus haut du monde (5600m) faisable
à vélo (ouvert de juin à septembre).
80% des vélos en Inde ont des roues de 28"(700). Et je n'ai
pas trouvé de pièces de qualité, même à
Delhi (cela dit, comme tout le monde ment, les recherches sont très
difficiles...).
Au niveau des médicaments, principalement pour combattre les fortes
diarrhées, depuis la Chine je ne trouve que de la camelote... Des
cachets de farines qui ne font rien, mais pas de poudre style "SMECTA"
que je trouvais au Mexique. Mais je comprendrai plutard pourquoi même
le SMECTA n'aurait rien fait à mes problèmes de diarrhée.
Au Tibet, les aspirines chinois fonctionnaient. L'on ne trouve pas non
plus de spray contre les moustiques, seulement de la crême d'une
efficacité douteuse (il y a un peu de palu en Inde).
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